‼️ Non le CBD n’est pas un OGM ‼️

On nous a dit encore récemment que le CBD est obtenu par modification génétique en laboratoire. 

Ce mythe qui semble perdurer dans l’imaginaire collectif, mérite qu’on lui torde le cou. Mais si ce mythe perdure c’est qu’il est solidaire d’un autre mythe : le CBD serait du cannabis auquel on a retiré le THC. 

C’est parce que pour beaucoup, le CBD est issu de cannabis duquel le THC aurait été artificiellement ôté, que certains pensent que cette molécule provient d’un OGM. 

Oui mais alors ça vient d’où le CBD ❓ 

Le CBD, naturellement présent dans le chanvre dont le nom latin est Cannabis Sativa L, est le cannabinoïde dominant sur certains chémotypes, donc à l’état sauvage. « Un chémotype désigne, à l’intérieur d’une même espèce, les groupes d’individus qui diffèrent par la présence ou l’absence d’une ou plusieurs substances chimiques ». « Un phénotype est une caractéristique quelconque ou observable »

Le chémotype, c’est donc au sein d’une même espèce, une différence dans les principes actifs de la plante (CBD/CBG/THC mais aussi terpènes), ça n’est pas observable à l’oeil nu. Alors que le phénotype c’est ce qu’on peut observer de la plante, sa forme, sa taille, sa couleur… 

Dans la sélection de plantes pour les variétés à CBD, c’est sur les chémotypes qu’on travaille. Et il en existe 5 naturellement présents dans leur environnement, et c’est 2 d’entre eux qui nous intéressent : le cannabis TYPE 3 (dominant CBD) et le TYPE 4 (dominant CBG). 

Les différents chémotypes du cannabis à l’état naturel

Les variétés cultivées par les chanvriers CBD sont donc du cannabis de Type 3 et 4, qui a été sélectionné comme pour n’importe quelle semence. En partant de ces variétés qui poussent à l’état naturel et sauvage, une sélection a été opérée : les plantes avec les taux de cannabinoïdes recherchés sont sélectionnées et croisées entre elles jusqu’à la stabilisation du caractère voulu. De la même façon qu’on sélectionne une variété violette pour en créer un lignage avec ces mêmes caractéristiques, on fait de même avec les cannabinoïdes : on cherche un taux de CBD intéressant et un taux de THC se rapprochant du taux légal français : 0,3 %.

Ainsi, comme tout paysan qui sélectionne les semences de ses plus belles courgettes, de ses tomates les plus résistantes au mildiou, de ses patates les plus productives, le « breeder » sélectionne des caractéristiques qui l’intéressent. Les plantes croisées entre elles, font émerger une génétique qui répondra à la législation : avoir un taux de THC extrêmement faible. C’est en répétant les croisements entre plantes et rejetons de plantes aux caractères recherchés qu’on obtient une lignée stabilisée sur ces traits propres. 

Dans le cannabis il est intéressant de faire ses sélections sur plusieurs critères. Le critère du taux de cannabinoïdes est incontournable mais ce n’est pas le seul qu’on doit rechercher. Profil terpénique, et donc huiles essentielles de la plante, durée de floraison, résistance à la sécheresse, au botrytis (pourriture grise), rendements, esthétique, les critères du breeder peuvent être larges. C’est grâce à son travail qu’on voit émerger des variétés CBD qui goûtent la pêche, qui sont résistantes à une météo pluvieuse, qui ont un fort pourcentage d’un terpène précis en vue d’un usage médicinal ciblé. 

Le breeder, un paysan comme les autres 🧑‍🌾

On comprend très bien comment Pascal Poot a réussi à créer sa tomate sans eau, grâce à un minutieux travail de sélection de plantes sur plusieurs années. Pourquoi a-t-on autant de mal à imaginer la même chose pour le cannabis ? Tout comme Pascal Poot, le breeder a pour outil ses carnets, sa réserve de pollen prélevé sur des individus sélectionnés, sa réserve de graines issues d’une plante particulièrement robuste, et surtout son sens de l’observation. On est loin des gants en latex et des éprouvettes que certains s’imaginent quand on parle de CBD. 

L’homme qui créa la tomate sans eau !

La sélection génétique du cannabis, vous l’aurez compris, est une sélection paysanne comme les autres. Il n’est nul besoin de laboratoire et d’organisme génétiquement modifié quand on a le sens de l’observation, du nez, et de l’obstination. 

Variétés autofloraison ? Toujours pas d’OGM en vue 🧐

Dans le milieu du cannabis THC tout le monde connait les “autoflo”, pour autofloraison, ces variétés qui ne dépendant pas de la luminosité pour développer leur floraison. Contrairement à ses consoeurs qui sont photopériodiques, autrement dit, qui nécessitent d’un changement de phase de luminosité pour passer au stade de la floraison, les “autoflo” ont un temps de croissance précis qui bascule en période de floraison sans qu’un changement du rythme du soleil n’ai opéré. Ce sont des variétés autonomes, ce qui a contribué à la légende du cannabis OGM. C’est presque de l’anthropocentrisme de se dire qu’une plante qui fleuri toute seule est forcément passée entre les mains d’un laborantin. La nature n’a jamais eu besoin de nous pour diversifier ses caractères. A l’inverse nous aurons toujours besoin d’elle.

Les variétés Ruderalis sont naturellement pauvres en THC, mais plus intéressantes pour le CBD. Elles sont donc régulièrement utilisées par les breeders pour créer des variétés à dominante CBD. Plus petites, moins productives, vite stressées, ces variétés ont néanmoins un vrai intérêt pour les cultivateurs du fait de leur croissance rapide. Les autoflo sont toujours les premières variétés que l’on récolte. Moins productives peut-être, mais leur précocité est un atout surtout dans les régions où l’automne tombe rapidement et avec lui le risque de moisissures pour les fleurs.

Les 3 variétés de l’espèce Cannabis

Originaire d’abord des pays sur l’Equateur, le cannabis s’est éloigné de ce point et a du s’adapter à des conditions climatiques changeantes, mais surtout aux écarts de durée d’ensoleillement entre hiver et été. Tant que le cannabis était uniquement dans les zones équatoriales où la durée du jour est égale à la durée de la nuit quasiment toute l’année, il déclenchait sa floraison de façon autonome mais calibrée. Après quelques semaines de vie, la plante même petite, même en plein mois de janvier, passe en floraison car son cycle est indépendant de la photopériode. C’est lorsque le cannabis s’est naturellement (et avec l’intervention de l’homme) éloigné du cercle équatorial qu’il a du s’adapter aux changements de luminosité, de températures, et qu’il est devenu photopériodique comme la plupart des plantes. Toujours pas d’OGM en vue donc de ce côté là.

Aujourd’hui le Cannabis Ruderalis a toute sa place dans nos cultures, même dans le Tarn bien loin de l’Equateur, car ses caractéristiques de rusticité et son passage rapide en floraison en font une plante à récolte précoce. Avoir des plantes qui se récoltent à différentes périodes de l’été est un confort pour le chanvrier qui peut espacer les sessions ramassage. Grâce à Ruderalis nous avons une récolte qui peut commencer tôt, éviter le développement de botrytis et permettre aux clients les plus pressés d’avoir une variété fraîche dès la fin de l’été. Tout ça juste en usant de ce que la nature a su faire d’elle même : s’adapter à son environnement.

N’hésitez pas à partager autour de vous pour couper court aux fantasmes autour du CBD. Nous sommes bien sur du vivant reproduit de façon naturelle, n’en déplaise aux sceptiques ! 

Pour en apprendre davantage : https://leclosduchanvrier.fr/?p=754

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